[Portrait] Aurélien / Wolvi, Street Hypnotiseur toulousain

Je vais essayer ici de vous exposer ce que représente pour moi l’hypnose, et comment sa pratique a radicalement changé ma vie.

Présentation

Etudiant en deuxième année de Master à Toulouse, spécialisé dans les systèmes embarqués électroniques et informatiques, je suis de nature plutôt introvertie et j’ai des difficultés à aller vers les autres. C’était en tout cas qui j’étais lorsque j’ai commencé l’hypnose en Septembre 2012, à l’âge de 25 ans.

Initialement retissant au concept d’hypnose de rue, je me suis décidé à télécharger « la voix de l’inconscient » après avoir regardé des dizaines des vidéos de membres du site sur Youtube (Jean-Emmanuel, HypnoseBinbin). J’ai alors dévoré ce livre, qui expliquait de façon claire et synthétique tout ce qu’il y avait à savoir pour commencer, tout en véhiculant des valeurs éthiques profondes.

C’est précisément ce dernier point qui m’a poussé à m’inscrire sur le forum afin d’en apprendre un peu plus. Ma curiosité ayant été piquée, j’espérais trouver un hypnotiseur près de chez moi qui pourrait me faire vivre l’expérience, et pourquoi pas m’aider à me lancer.

J’ai alors eu le plaisir de rencontrer Jean-Emmanuel, fondateur de ce site, qui m’a fait vivre une première expérience surprenante et agréable. Nous avons ensuite parcouru les rues de la ville rose pour trouver des volontaires, et j’ai assisté à mes premières séances en tant que spectateur. Je pense pouvoir dire sans hésiter que cette journée a changé ma vie.

Le lendemain, je suis allé au Jardin des plantes, et je me suis lancé avec la routine pour débuter. J’ai trouvé au cours de l’après-midi pas moins de 7 volontaires sur qui j’ai eu des phénomènes allant de la catalepsie aux hallucinations, un vrai régal !

La rue

La page était tournée, je ne voyais plus la rue comme quelque chose de négatif, bien au contraire. On y fait de rencontres sympathiques, tout en ayant un potentiel de volontaires quasi illimité.

En multipliant les sorties dans la rue, on se rend compte que finalement, on peut y passer des heures à faire vivre l’expérience fabuleuse qu’est l’hypnose à de parfaits inconnus qui ont la gentillesse de nous accorder un peu de leur temps. Et vous savez ce qui est le plus touchant, la récompense ultime de l’hypnotiseur de rue ? Le regard émerveillé d’une personne qui vient de vivre un moment magique, il n’y a rien de plus beau !

Depuis le premier jour, je suis tombé amoureux de cette pratique qui amène souvent des situations amusantes et improbables dans lesquelles je ne me serais jamais retrouvé avant, et que je suis très heureux de pouvoir vivre maintenant. J’aime me lancer des défis, tenter de nouvelles formulations, de nouvelles suggestions, dans le but de faire vivre des moments toujours plus agréables à mes volontaires, et d’améliorer ma pratique.

De mon point de vue, l’hypnose, dans la rue, s’apparente à un art qui mêle la qualité des suggestions, les capacités d’adaptation et de communication, comme un compteur qui raconte une histoire, l’hypnotiseur fait voyager les volontaires dans leur imaginaire.

Ayant pratiqué l’hypnose de rue depuis plus de 7 mois, c’est à mes yeux le moyen le plus efficace de progresser, autant d’un point de vue développement personnel que d’un point de vue technique.

Le spectacle

Au bout de quelques mois à pratiquer l’hypnose dans la rue, ou sur le campus, j’ai eu envie de tester de nouvelles voies. J’ai alors fait les démarches pour obtenir un créneau de 20 minutes pour faire un mini-spectacle d’hypnose lors d’un cabaret organisé par une troupe de théâtre de l’université.

Le thème de la soirée étant Noël, j’ai essayé de construire une histoire pour y coller le plus possible. Le spectacle s’est déroulé devant un public d’une centaine de personnes. Je me suis alors rendu compte que le plus difficile à gérer dans ce genre de situation était le temps. Sur un spectacle de 20 minutes, j’ai perdu la moitié du temps entre les inductions, l’approfondissement et la mise en place des volontaires sur leurs chaises. Ce qui ne m’a laissé que 5 minutes pour les phénomènes hypnotiques à proprement parler.

La soirée s’est cependant bien passée, et le public, ainsi que les participants, ont étés agréablement surpris par l’expérience.

Pour ma part, c’était une aventure intéressante. Je peux cependant affirmer que ce genre de représentation ne me convient pas, et que j’éprouve nettement plus de plaisir lors d’une sortie dans la rue. Les raisons en sont simples : je préfère prendre le temps avec chacun de mes volontaires afin de leur faire vivre le meilleur moment possible. Une prestation de spectacle est plus orientée vers le publique et moins centrée sur les volontaires, ce qui lui fait perdre de l’intérêt à mes yeux.

Les démonstrations

Il s’agit là d’une hypnose que je situerais à mi-chemin entre le spectacle et la rue. L’idée est de faire une séance d’hypnose sur plusieurs volontaires de façon simultanée, devant un public. Cependant, il n’y a pas la nécessité de scénariser la représentation et la durée est généralement plus souple.

Lors d’une démonstration, on a plus tendance à se concentrer sur les volontaires, à leur faire vivre des moments agréables, des phénomènes intéressants, comme dans la rue. On prend aussi le temps d’expliquer, en quelques mots, au public ce qui est en train de se passer.

C’est à mes yeux d’un exercice bien plus intéressant qu’un spectacle car nous gardons l’esprit de démystification, tout en relevant des défis différents d’une séance dans la rue.

L’auto-hypnose

Hypnotiser d’autres personnes est une expérience extrêmement agréable et gratifiante. On y fait des rencontres, on apprend les mécanismes de l’esprit, on entrevoit l’ampleur de la diversité qui nous entoure. Mais se faire hypnotiser est quelque chose d’encore plus grisant : on apprend alors à se connaître soi-même, on révèle et développe des capacités insoupçonnées en termes de phénomènes hypnotiques et on entrevoit la puissance de notre imagination.

L’avantage de sortir avec un groupe d’amis hypnotiseurs est qu’il est possible de se faire régulièrement hypnotiser, et d’hypnotiser des personnes de façon régulière. Le tout avec comme objectif de « progresser ». Ce que j’entends par là, c’est que nous avons tous un « potentiel latent » de phénomènes, qui est révélé lors de notre première séance. Cependant, nous avons aussi la possibilité, en apprenant à nous connaître nous-mêmes, de dépasser ce qui pouvait être nos propres limites, d’apprendre à lâcher prise encore plus.

En plus de ces sorties, j’aime pratiquer l’auto-hypnose afin d’appréhender le changement, de développer la qualité de mon état de transe et la rapidité avec laquelle je suis capable de l’atteindre. C’est pour moi un excellent moyen de m’apaiser en période de troubles, de comprendre certaines de mes réactions inconscientes et de me sentir en paix avec moi-même.

Une progression quotidienne

Comme beaucoup d’hypnotiseurs, les premiers mois, je me suis contenté de suivre la routine que j’avais utilisée lors de ma première sortie. Cette dernière étant confortable, je savais que je ne prenais que peu de risques et que tout s’enchaînait facilement.

Au fil des séances, j’ai appris à observer un peu plus les réactions de mes volontaires, à décrypter ce qui transparaissait dans leur posture, leur regard. A partir de ce moment, je me suis mis à adapter de plus en plus mes suggestions en fonction de mes volontaires, en m’éloignant de la routine de base. J’en suis arrivé à amener des suggestions de façon plus précoces par rapport à la routine utilisée précédemment.

Il m’arrive maintenant fréquemment de faire des suggestions de catalepsie ou d’amnésie avant même la première induction. Je prends cependant bien soin de ne pas brûler les étapes en observant chaque réaction de mes volontaires, préférant ne pas faire la suggestion avant l’induction si je juge qu’il n’est pas encore assez absorbé par l’expérience pour ça.

Et je sais que chaque nouvelle séance me permettra encore de m’améliorer, de saisir un peu plus toutes les subtilités de cet art.

Un impact au quotidien

Depuis le jour où j’ai effectué ma première séance, j’ai vu ma vie changer du tout au tout. J’ai appris à améliorer ma communication verbale et non verbale ainsi qu’à porter un regard nouveau sur ma vie et ce qui m’entoure.

J’ai complètement perdu l’appréhension que j’avais de la foule et des rues, appris à surmonter ma timidité et mon angoisse lorsque je parle à un inconnu, à regarder vers l’avenir de façon sereine, même lorsqu’il est incertain. J’ai aussi appris à profiter du moment présent, à me laisser surprendre par des rencontres formidables et des instants agréables.

En un mot, j’ai appris à profiter de la vie, et je sais qu’à partir de maintenant, ma vie ne sera plus jamais la même, chose que j’accueille avec joie et sérénité.

Et ne croyez pas que l’impact s’arrête à ce niveau : un changement d’état d’esprit me permet aussi de mieux travailler en équipe, en communiquant de façon plus efficace et plus construite. Je suis plus convainquant lorsque j’expose un point de vue ou le résultat d’un travail, mais je suis aussi plus attentif à ce que me demandent mes interlocuteurs ainsi qu’aux suggestion qui sont faites au quotidien.

Un grand MERCI

Au final, la seule chose qui me vient à l’esprit lorsque je repense à ces derniers mois, c’est un grand MERCI à l’hypnose, et principalement à Jean-Emmanuel qui n’hésite pas à donner de son temps et de sa personne pour que toute cette communauté vive, en partageant une passion commune, dans le respect de chacun de nos volontaires, et que tout le monde puisse apprendre à utiliser et à faire découvrir cet outil formidable.

Je suis aujourd’hui fier de faire partie des hypnotiseurs de rue français, et de retrouver régulièrement ces personnes extraordinaires, qui pour certains sont devenus de véritables amis, que ce soit dans la rue, ou sur le forum Street Hypnose.

J’espère que ces quelques lignes auront donné envie de se lancer à ceux d’entre vous qui n’ont pas encore osé franchir le premier pas.

Aurélien

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5 réflexions au sujet de “[Portrait] Aurélien / Wolvi, Street Hypnotiseur toulousain”

  1. Très bel article de notre cher Aurélien =). Tous les points sont tellement bien « expliqué » que je pense que ça peut donner envie de commencer à beaucoup de personne :).

    Même moi ça me donne envie de progresser toujours plus !

    De manière générale, je trouve que l’idée de faire des « articles portrait » est très bien pensé :), enfin bref l’idée autant que le contenu est très appréciable !

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  2. Bonjour Aurélien, et merci pour l’article ! Je me demandais ce que tu entends par « adapter mes suggestions en fonction de mes volontaires »…est-ce en terme de timing (le moment où tu commences à donner des suggestions) ou en terme de types de suggestions ? (plutôt phénomènes physiques, ou amnésie, ou hallucinations…et si oui, qu’est-ce qui t’oriente plus vers un phénomène que vers un autre ?)

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