Ancrage d’un état et sous-modalités

L’objectif de cette séance était d’ancrer un état de bien-être avec un geste et un mot.

Pour ancrer un état, le mieux est encore de faire appel à des ressources existantes et donc de demander au volontaire de faire remonter la sensation désirée puis de l’amplifier jusqu’à obtenir un état souhaité qui sera alors ancré, i.e. associé à des déclencheurs.

Avant le début de la vidéo, Marc demande au volontaire ce qu’il souhaite ancrer. Il désire ancrer l’état de bien-être qu’il ressent après « une grosse activité sportive ».

Marc lui demande alors de se souvenir de la sensation.
C’est la sensation qui est importante ici, pas le souvenir de l’évènement en lui-même. Il est même important de ne pas utiliser le souvenir en lui-même car ce souvenir peut emporter avec lui d’autres éléments qui seraient indésirables dans ce contexte.

Le volontaire donne plusieurs indications sur son ressenti : – relâchement musculaire après l’effort ; – « le vélo dans la tête » qui s’arrête. Marc va enregistrer ces deux éléments car ils vont être utilisés par la suite.

Symbolisation

Marc lui demande de faire revenir cet état-là. Il va ensuite entamer une symbolisation de cet état au travers d’une boule d’énergie.
Notez que Marc réutilise les mots du volontaire pour décrire cet état. En effet, ils ont un sens bien précis pour le volontaire et si Marc reformulait avec ses mots à lui, il pourrait altérer la signification pour le volontaire ce qui serait contre-productif.

La symbolisation au travers de la boule d’énergie va permettre de jouer sur les sous-modalités de cette sensation. D’abord la couleur, blanche et noire. Marc demande des précisions sur ce que le volontaire imagine. Cela permet de renforcer l’imagination, de rendre la chose plus réelle encore. Ensuite la dimension de la boule, va permettre de jouer sur une seconde sous-modalité. Marc ensuite fait mine de nettoyer la boule pour en enlever toutes les impuretés et la rendre encore plus intense. C’est un travail symbolique et de sous-modalité.

Ensuite, Marc demande où le volontaire ressent cette sensation quand il la ressent.
En l’occurrence avec ce type de sensation de relâchement généralisé, il y a toutes les chances que la réponse soit « partout ». Pour d’autres sensations, cela peut être bien plus localisé.

Marc anticipe et demande donc où serait la source de cette sensation pour pouvoir associer physiquement la sensation symbolique modifiée, la boule d’énergie, avec la source habituelle. Le volontaire indique le bassin comme source de cette énergie.
Cette localisation peut être rationnelle ou pas, peu importe puisqu’on est alors dans une logique de transe.

Marc lui demande alors de faire rentrer physiquement, comme si elle était réelle, cette boule dans la source. Marc accompagne ce moment d’un bruit qui symbolise cette rentrée.

Il demande alors son ressenti au volontaire.
Toujours tester ce que l’on fait car cela permet de savoir où en est le volontaire.

Il demande ensuite d’intensifier la sensation, 2 fois plus fort, intense, agréable. Marc continue ensuite de jouer avec la symbolisation en faisant diffuser l’énergie dans l’ensemble du corps.

Ancrage

Marc vérifie que ce qu’il propose fonctionne et que c’est toujours agréable. Comme le volontaire confirme que la sensation lui convient, Marc lui fait faire un ancrage en lui demandant d’appuyer 3 fois très fort entre le pouce et l’index en même temps qu’il lui suggère d’associer cet état au geste.
Notez que Marc reprend les deux éléments de la détente que le volontaire lui a indiqués, le relâchement musculaire et le vélo qui s’arrête.

Ensuite Marc lui demande un mot qui lui vient spontanément comme associé à cet état.
Il est important de prendre un mot proposé spontanément, en premier, car il y a toutes les chances que ce mot soit proposé par l’inconscient et tout mot qui viendrait après serait rationnel, conscient et probablement moins opérant.

Comme le premier mot qui vient est vélo, Marc va ancrer ce mot avec l’état dans lequel le volontaire est encore.
Le fait de toucher le front au moment où Marc prononce le mot vélo permet de surprendre le volontaire, comme le ferait un claquement de doigts, et renforce ainsi l’effet d’ancrage du mot. Ce nouveau geste n’est probablement pas ancré en même temps car cela n’est pas suggéré. Et quand bien même il le serait, ce geste est très peu probable et donc a peu de risques de se déclencher inopportunément.
Par ailleurs, dans la suggestion d’ancrage Marc indique bien qu’il faut à la fois le déclencheur « vélo » et l’intention de la détente. Cette intention est un fusible pour éviter le déclenchement inopiné possible avec un mot aussi commun que vélo.

Utilisation des sous-modalités

Ensuite Marc va proposer des modifications à la représentation du vélo pour modifier la sensation du volontaire en utilisant des sous-modalités.

L’objectif est de permettre au volontaire de changer son ressenti, comme on changerait le parfum d’une glace. Cela reste une glace avec le côté rafraîchissant par exemple, et pourtant les sensations peuvent être très différentes suivant qu’on a une glace au citron ou bien au chocolat. Là il ne s’agit pas d’influencer les sensations, seulement de permettre au volontaire d’étendre la palette des sensations possibles selon ce que lui imaginera. Comme le volontaire lui indique qu’il imagine plutôt la vitesse, Marc va jouer avec cette sous-modalité là d’abord.

Marc lui demande ensuit son ressenti, toujours pour avoir un retour sur ce que le volontaire vit et comment les choses évoluent pour lui. Comme le volontaire lui indique qu’il aurait voulu un état encore plus relâché, Marc va décider de continuer le travail sur les sous-modalités et refaire l’ancrage puisque l’état ancré n’est pas optimal.

Notez que le corps du volontaire accroît son balancement. Marc assure alors sa sécurité et en même temps le rassure quant à son équilibre en lui mettant la main sur l’épaule. Cela permet aussi à Marc d’avoir un retour kinesthésique direct.

Marc joue sur la vitesse du vélo pour augmenter l’effet désiré. Il redemande à nouveau son retour sur l’état qu’il ressent.

Renouvellement des ancrages

Comme le volontaire lui indique que c’est l’état désiré Marc recommence l’ancrage physique du geste du pouce et de l’index et du mot vélo.

Marc aurait pu demander de nouveau un mot et ancrer ce nouveau mot, mais comme vélo avait été proposé très spontanément, ce mot avait les qualités nécessaires à l’ancrage. Si Marc avait pensé que le mot proposé était surtout rationnel, il aurait demandé de nouveau un mot qui aurait pu être différent ou pas.

Marc lui fait rouvrir les yeux après un bref décompte et lui demande comment il se sent, pour vérifier que l’état est bien le bon. Mais le travail ne s’arrête pas là. Marc demande plus de détails sur ce qu’il a imaginé. Ce faisant, le volontaire ré-imagine le vélo… Marc lui propose d’imaginer un autre type de vélo qui serait encore plus rapide (puisque c’était la sous-modalité qui a été utilisée) que ce qu’il venait d’imaginer.
En fait, il lui demande d’activer l’ancrage posé mais modifié. Le volontaire vérifie que l’ancrage fonctionne même « hors de transe » (il a été décompté et a ouvert les yeux). Comme l’effet souhaité est atteint et que la relaxation est là, Marc renforce le fusible quant au caractère approprié du déclenchement.

Marc propose alors un vélo totalement différent. Le volontaire est perturbé par l’image du vélo de sa fille. Marc lui propose de prendre le vélo de sa fille plutôt que celui qu’il avait commencé à esquisser.
Autant utiliser ce que nous donne le volontaire, ou son inconscient, car cela a toutes les chances de fonctionner mieux que ce qui est proposé de l’extérieur…tant que cela va dans le sens souhaité.

Marc lui demande son ressenti. Le volontaire n’a pas exprimé que la sensation était différente, mais cela aurait tout aussi bien pu être le cas. Le volontaire indique que tout est ok, qu’il pourrait rester comme cela. Le travail est terminé. Marc lui propose de revenir d’un claquement de doigts.

Et dans la rue ?

Avec des volontaires dans la rue, vous pouvez faire la même chose pour un cadeau hypnotique. Testez votre ancrage pendant la transe. Le volontaire doit ressentir une très légère différence s’il s’agit d’une détente alors que vous lui avez fait des inductions par rupture de pattern. Testez de nouveau après le réveil. La différence de relaxation doit être plus forte à ce moment-là, sinon c’est que votre réveil n’est pas assez tonique sauf si vous avez délibérément fait un réveil en état de détente. L’ancrage ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas. Indiquez à vos volontaires de l’utiliser aussi souvent qu’ils le souhaitent et qu’ils peuvent le garder aussi longtemps qu’eux le souhaitent.

Marc Chouffot

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