L’AIM, une révolution pour l’hypnose ? (1e partie)

AIM : Automatic Imagination Model.

En tant que street hypnotiseurs, ce qui nous intéresse avant tout, c’est la qualité de l’expérience vécue par notre volontaire. Cette sensation qu’une force intérieure agit sur leur corps et leur esprit comme si tout se faisait en arrière-plan, automatiquement. Involontairement.

Je reprends en détails la troisième partie d’un article rédigé par Kev Sheldrake décrivant le nouveau modèle de l’équipe Head Hacking encadrée par Anthony Jacquin. Cet article est disponible en intégralité, et en anglais, en cliquant ici. Pour les anglophones, je vous recommande de directement lire l’article proposé par Kev. Mes deux articles à suivre ne valent pas une réelle traduction réalisée par un professionnel. Je n’ai pas non plus suivi l’article à la lettre, j’ai essayé d’en dégager les points les plus importants et je me suis permis d’ajouter mes petits commentaires personnels. Vous voilà prévenu.

Dans un dernier article, je vous ferais le récapitulatif de mes expérimentations autour de ce modèle AIM.

L’imagination

John F.Kihlstrom a constaté en 2008 que les personnes plus suggestives à l’hypnose n’avaient pas forcément une meilleure capacité d’imagination que la plupart d’entre nous. Il affirme à la fois que l’hypnose a un lien très fort avec l’imagination, et en même temps que les personnes les plus suggestives ne sont pas forcément celles qui ont une meilleure faculté d’imagination. Avec un peu de recul, on peut réussir à en détacher une idée qui caractérise très bien le modèle AIM de Head Hacking : ce n’est pas la capacité à imaginer qui fait la différence entre une personne très suggestible et une personne moins suggestible ; la différence réside dans la perception de la suggestion imaginée comme étant « réelle ». Nous reviendrons sur cette notion de « réel » plus tard. Si vous imaginez des ballons remplis d’helium, peu importe la qualité de votre imagination, tant que vous percevez réellement la sensation de légèreté dans le bras qui en  découle.

Nous allons distinguer deux types de suggestions. D’abord, les suggestions directes métaphoriques. Exemple : « les ballons d’helium font lever ce bras » ou encore « de la super glue colle cette main sur la table ». Il s’agit d’utiliser des métaphores pour obtenir l’objectif désiré. Pour maintenir le lien avec l’article AIM, nous appellerons ces suggestions « GDF ».

Ces GDF sont à différencier des suggestions directes sans métaphores. Si l’objectif est une lévitation du bras, on va demander d’imaginer que le bras monte de plus en plus haut. Si l’objectif est une main collée, la suggestion devient d’imaginer que la main se colle et refuse de bouger. Il est vraiment important de faire la différence entre ces deux types de suggestions. Les GDF sont indirects par rapport à l’objectif souhaité, et demandent une certaine forme de créativité, alors que dans le deuxième cas il s’agit de suggestions très directes et spécifiques.

La question que Gail Comey et Irving Kirsch se sont posés est toute simple : est-ce qu’un type de suggestion serait plus efficace que l’autre ?

Ils ont pris 259 sujets qui n’avaient jamais été hypnotisés auparavant et les ont divisés aléatoirement en deux groupes. Les deux groupes ont été soumis à une échelle de mesure de réceptivité à l’hypnose nommée CURSS, avec quelques variantes selon le protocole mis en place. Pour le premier groupe, ils ont commencé par des suggestions avec métaphore, suivies ensuite par des suggestions plus directes. Pour le deuxième groupe, ils ont commencé directement par des suggestions directes, sans passer par les métaphores.

Chaque sujet de l’expérience devait ensuite mesurer son niveau objectif de réceptivité à la suggestion (est-ce que le bras est monté ?) puis noter la dimension subjective de la sensation ressentie, à savoir si la suggestion a été ressentie comme « involontaire » et si la suggestion a réellement permis de modifier la réalité perçue par le sujet. Ils ont aussi cherché à déterminer si les sujets étaient plutôt passifs dans l’approche des suggestions ou s’ils étaient au contraire actifs (et qu’ils cherchaient à imaginer réellement les différentes suggestions proposées).

Les résultats ont révélé trois choses assez étonnantes. La première est que les personnes qui avaient affirmé avoir été passives pendant l’expérience ont été globalement moins réceptives que les personnes qui faisaient vraiment travailler leur imagination. Cela confirme juste l’idée que l’on se fait de l’hypnose, encore aujourd’hui : la personne doit imaginer volontairement les suggestions proposées pour que l’hypnose fonctionne. C’est aussi pour cela que les personnes qui suggèrent en cabinet à leurs clients / patients de « laisser faire les choses » en prétendant que le résultat sera identique si ce n’est plus fort encore, peuvent en réalité provoquer le phénomène inverse. Une des raisons pour lesquelles une personne peut sembler non réceptive de prime abord peut être, non pas qu’elle résiste à vos suggestions, mais simplement qu’elle est passive et attend que l’hypnose se produise toute seule. Et s’ils ne font qu’attendre patiemment que les suggestions fassent leur travail, cela ne fonctionne pas. Du coup, forcément, quand on demande à une personne de « lâcher prise », de « se laisser aller », cela ne fonctionnera pas mieux. Elle restera passive du processus dans son ensemble.

Le deuxième groupe, sans les GDFs, a globalement obtenu un score bien plus élevé dans toute la panoplie des tests réalisés. Que ce soit d’un point de vue résultat objectif (le bras qui est monté), ou d’un point de vue subjectif (la sensation que le bras monte vraiment tout seul). Ce résultat démontrerait que faire imaginer des GDFs (ex : les ballons remplis d’helium pour une lévitation du bras) tendrait à faire diminuer les résultats chez les sujets testés. Cependant, pour certains rare cas, ils se sont aperçus que des sujets avaient imaginé, spontanément, des GDFs pour les suggestions proposées. Ils s’étaient construits leurs propre métaphores, automatiquement. Et justement, la deuxième observation était que les personnes qui ont spontanément imaginé les GDFs (par exemple les ballons remplis d’helium) sans effort particulier étaient globalement plus réceptives que les personnes qui devaient faire un effort pour visualiser ces images. 

Comey and Kirsch pensaient qu’une raison pour laquelle le fait de volontairement imaginer les métaphores proposées réduisait la réponse à la suggestion pouvait être que l’effort demandé pour volontairement imaginer les distrayait du réel mécanisme qui permettait à la suggestion de fonctionner. Demander à une personne d’imaginer des ballons remplis d’helium reviendrait alors à réduire l’effet de la suggestion, alors que les rares cas d’imagination spontanée de métaphores seraient simplement une conséquence de la suggestion, et non le mécanisme déclencheur. Ce ne serait pas le fait d’imaginer les ballons remplis d’helium qui ferait se lever le bras, mais imaginer le bras qui se lève qui pourrait faire remonter à la surface ces images de ballons remplis d’helium.

Enfin, la dernière découverte dans cette expérience fut que les suggestions directes sans métaphores étaient finalement les suggestions les plus efficaces, et qu’elles permettaient également d’amener les personnes jusqu’à des suggestions très complexes telles que des hallucinations visuelles ou auditives. Comey and Kirsch ont validé le fait qu’imaginer directement le but de la suggestion était plus efficace que de passer par une image détournée.

Imaginer l’effet pour qu’il devienne réalité.

Le test du pendule est assez bluffant pour tester ce phénomène. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, en compagnie de Sébastien et Cassandre pour réaliser les photos du livre en version papier, nous avons profité de la panoplie de pendules dont dispose Sébastien pour nous amuser avec. Et il s’avère qu’il suffit de placer le pendule en position fixe et d’imaginer qu’il bouge dans un certain sens pour qu’il se mette réellement à bouger ainsi. En réalité, imaginer l’objectif permet de créer des micro-mouvements dans la main qui vont faire bouger le pendule comme désiré. Tout le monde en est capable.

On est actif du processus dans le sens où on imagine le résultat escompté, et en même temps on est bien incapable de se rendre compte des moindres mouvements de nos muscles qui vont faire bouger le pendule.

L’intérêt avec l’expérience du pendule est aussi de se rendre compte que dès que l’on arrête d’imaginer le scénario de mouvement du pendule, celui-ci arrête de bouger.

Pour AIM, il reste un élément déterminant à faire rentrer en jeu : le caractère automatique et involontaire de la suggestion. En effet, ce qui fait la différence entre une personne qui vit une main collée de façon somnambulique et une personne beaucoup moins réceptive, c’est la sensation que la main est « involontairement » collée, et réellement impossible à décoller.

Nous savons également que toutes nos pensées et nos comportements sont automatiquement générés depuis et par notre inconscient. Il a été prouvé par maintes et maintes expériences scientifiques que tout ce qui remonte au conscient a finalement déjà été traité en amont par notre inconscient. Nous sommes (notre conscience) le dernier maillon de la chaîne.

L’objectif pour réussir à faire passer une suggestion avec le modèle AIM n’est donc pas de déclencher ce côté « involontaire » et « automatique » étant donné qu’il existe déjà de base, mais au contraire de supprimer la sensation de « participation consciente » dans le processus de la suggestion.

Le cerveau automatique

Modèle du cerveau automatique

Ci-dessus le modèle du cerveau automatique. La partie verte et jaune représente le cerveau. Et la partie blanche le corps. La conscience, la partie jaune, est générée automatiquement par le cerveau.

Le cerveau ressent l’environnement à travers tous nos sens. Il génère une réalité, imaginée à partir de ce qu’il connait déjà et de ce qu’il a déjà ressenti. Cette réalité, c’est notre réalité telle qu’on la perçoit à travers notre conscience. Le cerveau génère aussi l’impression de conscience de cette réalité. En combinant les informations tirées de cette réalité imaginée (toujours à travers nos sens), le cerveau est capable de produire une action sous la forme de mouvement de muscles,  de production d’hormones, d’émotions etc. Et mieux encore, le cerveau peut calibrer ces réponses en fonction des informations en entrée pour qu’elles soient le plus possible en adéquation avec la réalité imaginée. Tout ce processus se déroule en permanence, et parce que notre conscience n’a finalement accès qu’à cette réalité imaginée, notre vision de la réalité est constamment filtrée. La VRAIE réalité nous échappe complètement.

En d’autres termes, notre conscience n’est finalement qu’une réalité imaginée par notre cerveau en fonction de toutes les informations qu’il a engrangé à travers nos différents sens.

Ce qui suit n’est pas dans l’article original, mais c’est pour vous aider à mieux comprendre. Prenons un exemple très simple : le réflexe de Pavlov. Si on fait sonner une petite clochette à chaque fois qu’on donne un énorme morceau de viande à notre chien préféré, on se rend compte au bout du compte qu’il suffit de faire sonner la clochette, sans montrer le moindre morceau de viande, pour que le chien se mette à baver comme s’il venait d’apercevoir ce même morceau de viande qu’il a été habitué à voir suite au son de la clochette. Le cerveau du chien a engrangé certaines informations, et au final a simplement crée une réponse (le chien qui bave) en fonction des informations en entrée récupérées par les différents sens (ici l’ouïe et le son de clochette).

Automatic imagination

Là où l’AIM prend tout son sens, c’est se dire que si l’imagination de tous les jours permet de créer notre réalité, alors nous devrions être capables d’utiliser ce même mécanisme (l’imagination) pour créer une réalité selon laquelle nous n’aurions plus conscience d’être en train d’imaginer. En d’autres termes, il s’agit d’utiliser notre imagination pour créer un effet et ensuite imaginer une nouvelle réalité, une surcouche, qui va venir couvrir le fait que nous savons que nous sommes en train d’imaginer l’effet. Cela devrait en théorie permettre d’expérimenter l’effet comme s’il était réel parce que l’on est plus conscient d’être en train de l’imaginer. Et c’est là qu’apparaît cette impression d’automaticité.

Ce n’est pas forcément une approche facile, et je vous invite à relire le paragraphe ci-dessus ou à poser vos questions en commentaires si je n’ai pas été suffisamment clair. Même Kev Sheldrake en personne ressent le besoin de l’exprimer sous un angle différent juste après.

Si on imagine que notre main est collée sur la table, et qu’on s’imagine incapable de la soulever, on saura pertinemment qu’on est en train de l’imaginer et qu’on peut arrêter l’effet quand on le souhaite, en un clignement d’œil. Maintenant, si on imagine que la main est collée, et qu’en plus on imagine que l’on n’a même pas besoin d’être conscient que l’on est en train d’imaginer la main coincée dans sa position, comme si cela se passait automatiquement, alors nous devrions expérimenter la main collée sans savoir ce qu’il se passe, et avoir l’impression qu’elle est vraiment collée.

Je vous propose un exemple d’utilisation très simpliste, mais qui montre bien le fonctionnement de l’AIM. Kev préfère l’utilisation de questions pour provoquer les phénomènes hypnotiques. Partant du principe que quiconque peut utiliser son imagination doit pouvoir développer des phénomènes hypnotiques, il se limite au strict minimum :

« Est-ce que tu penses pouvoir imaginer que ta main est collée à la table ? »

« Et est-ce que tu pourrais imaginer, en plus, que tu n’as pas conscience d’être en train d’imaginer tout ça, comme si ça se faisait tout seul,  automatiquement ? »

Là où l’AIM propose une certaine révolution, c’est qu’ils appuient le fait que tous les phénomènes hypnotiques fonctionnent finalement de la même façon. Et qu’il n’est pas supposé être plus compliqué d’imaginer une hallucination visuelle qu’une lévitation de bras. Mais, comme il n’est pas évident pour la personne hypnotisée de bien comprendre ce qu’on lui demande (imaginer qu’elle n’est pas en train d’imaginer un effet X ou Y), ils suggèrent malgré tout de commencer par des suggestions plus basiques comme nous avons l’habitude de le faire dans nos séances de street hypnose.

Reminders of reality

Dans certains cas, le volontaire a une petite voix au fond qui lui rappelle que l’effet n’est pas réel. L’équipe entourant Anthony Jacquin appelle cette notion « Reminders of Reality », « des rappels à la réalité ». Avec les yeux ouverts, et c’est ce qui nous intéresse avec AIM, sans induction ni approfondissement, nous avons de nombreux rappels à la réalité. Le simple fait d’observer notre main devrait normalement nous rappeler que nous avons la possibilité d’interagir avec, et que si nous choisissons de la bouger, nous pouvons le faire. Dans un contexte hypnotique classique, ces rappels à la réalité pourraient être un danger pour nos suggestions, causant potentiellement leur échec. Mais avec AIM, nous pouvons gérer ces rappels à la réalité et effacer leurs effets négatifs.

La suite dans le prochain article !

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Jean-Emmanuel

Passionné d'hypnose depuis 2008, Jean-Emmanuel partage avec vous toutes ses expériences et son savoir faire afin de vous permettre d'apprendre l'hypnose dans les meilleures conditions possibles. Il est également auteur du livre "la voix de l'inconscient".

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9 réflexions au sujet de “L’AIM, une révolution pour l’hypnose ? (1e partie)”

  1. Ai imprimé l’article en anglais mais n’ai pas encore eu le temps de le lire ! Me réjouis ! Merci +++ du partage en tout cas… et mes mains ne sont collées nulle part 😉

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  2. Aaaaah celui là je l’aime !! Une vision française de l’article intéressant de HH que demander de mieux !! =D

    J’attends le second avec impatience 🙂

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  3. Je vais regarder sur youtube pour le voir directement cela me parleras peut_être plus mais merci infiniment très intéressant

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  4. Je n’avais pas eu (pas pris) le temps de lire le modèle originel et je te remercie pour cette traduction partielle avec commentaires!
    à la place d’imagination, j’aurais utilisé en anglais comme en français, un autre concept plus compliqué : une « représentation de la réalité », sachant qu’elle peut être construite à partir de perceptions externes (sens) ou internes (imagination, nourrie à partir d’anciennes représentations mémorisées (les souvenirs)).

    en tout cas, c’est comme cela que je me « représente » le truc 🙂 .
    A+

    stephane

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  5. Bonjour, article super intéressant !

    Ca m’a immédiatement fait penser à ma tentative d’hypnotisation via votre vidéo d’hypnose par youtube, qui propose un test de suggestibilité avec livres et ballons puis la suggestion de la carte impossible à lâcher.

    J’ai fait deux fois cet essai et à chaque fois je n’ai pas lâché la carte. Puis-je dire que je n’ai pas « réussi » à lâcher cette carte ? Je ne sais pas, c’est extrêmement difficile à expliquer.

    J’ai ressenti la pression qui rendait difficile à lâcher la carte, ce qui est déjà impressionnant, mais je savais absolument qu’il y avait une BARRIERE que je pouvais franchir à tout moment pour la lâcher. Par exemple, qu’il suffise que je me secoue un bon coup la tête et que je me dise « allez, merde, j’arrête ». C’est en quelque forcer, et on sait qu’on ne peut plus jouer ainsi, mais on sait quand même qu’on peut arrêter à tout moment. Mais je ne l’ai pas fait parce que dans l’objectif du jeu, je me suis dit que cette barrière était justement celle qu’il ne fallait pas franchir.

    (parenthèse pour dire que cette barrière est une notion qui me paraît intéressante pour expliquer le phénomène et demander aux sujets de ne pas la franchir)

    Du coup, à la question de savoir si j’ai été hypnotisé ou non, j’aurais tendance à dire en partie seulement. J’avais envie d’approfondir l’expérience. Peut-être m’attends-je trop à un pur somnambulisme ?!

    Malgré tout, si à ce stade, j’avais été l’hypnotiseur, pourrais-je être satisfait et tenter une suite ? essayer une induction etc. ? Pensez vous qu’avec mon témoignage votre test par internet a fonctionné ?

    Mais le lien avec l’article ? J’y viens !

    Pendant cette vidéo, lorsque vous demandez d’imaginer que les mains ont des bouquins, toujours plus, et toujours plus lourds et quand dans l’autre ce sont des ballons d’helium, je me suis forcé à les imaginer, ce qui était relativement peu naturel. Dans tous les cas je me disais de penser au résultat et qu’il fallait que je me sente lourd d’un côté et léger de l’autre pou que le bras monte/descend; Si sur la lourdeur, elle était de plus en plus présente (ce qui est attendu), pour les ballons c’est plus difficile et cela pour deux raisons : déjà le bras est lourd par nature donc l’alléger est difficile. Ensuite imaginer ces ballons sans perdre de vue les livres et la lourdeur de l’autre bras par ces livres et les imaginer, c’est particulièrement compliqué. C’est alors que je me suis demandé : ai-je besoin d’imaginer ces métaphores pour que mon bras se sente léger et lourd et se soulève ? J’ai très fortement l’impression que j’aurais abouti au même résultat sans elles. La troisième difficulté est d’imaginer toutes ces choses, rester concentré dessus, mais aussi être concentré sur la voix qui nous parle ! Et là c’est hard : le débit de parole devient de plus en plus rapide, chaque fois qu’il prononce « les livres sont de plus en plus lourd et les ballons de plus en plus légers, deux fois plus légers etc. » à la fin, j’ai eu tendance à être un peu plus déconnecté des suggestions et à redéfinir moi même la suggestion en la rendant beaucoup plus globale, à savoir : « l’un est lourd et descend, l’autre est léger et monte ».

    Mon cerveau ne m’a donc pas semblé relaxé car il travaillait énormément à tout ça. Du coup peut être qu’un peu d’épuration métaphorique n’aurait pas été si mal. Répéter 40x un peu plus tranquillement que l’un est de plus en plus lourd et l’autre de plus en plus léger serait-il plus efficace que de prononcer rapidement 40 phrases de métaphores différentes à imaginer successivement ?? A essayer !

    Mais du coup avec cet article je pense que ce serait même une bonne idée. Eventuellement réserver les imaginations pour demander au volontaire de trouver un moyen de se défaire d’une résistance.

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