L’approfondissement par sous-modalités

La modalité sensorielle appelée « kinesthésique » englobe autant le côté tactile (aussi appelé le toucher) que les ressentis internes. Qu’il s’agisse des sensations ou des émotions, tout est inclus dans le kinesthésique.

Par le conditionnement de notre société, nos constructions de l’esprit existent la plupart du temps en tant que concepts, qui représentent une abstraction de notre réalité. Si je vous demande d’imaginer une chaise, vous allez penser à une chaise de façon conceptuelle, à savoir un objet quelconque disposant d’un dossier, d’une assise et de quatre pieds. Ces attributs ont la caractéristique d’être fade, et donc peu vivant. La plupart des métaphores que vos volontaires vont imaginer auront cette fâcheuse tendance à s’orienter davantage sur des concepts plutôt que sur de l’imaginaire symbolique plus puissant. Si je vous demande quelle métaphore pourrait vous empêcher de bouger les pieds du sol, et que vous me répondez « du béton », il y a de fortes chances que vous ne voyiez dans votre tête qu’un béton assez classique, probablement gris et granuleux. Si nous permettons à ce béton de prendre des formes, des couleurs et des textures différentes, pourquoi pas un béton rose fluo en forme de cœur avec une texture bonbon, tenant prisonniers vos pieds et jambes, alors ce béton rentrera dans le domaine du symbolique. Rien dans votre réalité ne pourra se raccrocher à cette image. C’est ainsi que nous créerons plus facilement la nouvelle réalité hypnotique. Toute image trop logique et conceptuelle n’apportera que très peu de résultats.

La plupart des métaphores utilisent le monde matério-sensoriel (ici le béton) pour décrire, saisir et raisonner avec ce qui est conceptuel et abstrait (avoir les pieds impossible à bouger). Afin de rendre ces métaphores encore plus puissantes, nous allons les transformer grâce aux sous-modalités. Si les modalités correspondent aux différents sens, les sous-modalités correspondent à la qualité de ces sens. Ce n’est plus l’objet en lui-même qui va nous intéresser (le béton) mais COMMENT il est, afin de mieux le transformer.

Imaginez-vous dans une salle de cinéma, prêt à regarder un film. La première moitié du film, tout semble être parfait pour vous. Le son résonne dans toute la salle, le volume est ajusté et les acteurs totalement impliqués dans leur personnage. Vous êtes pris dans le film, passionné, sans voir le temps passer. Les images sont colorées, lumineuses, et les contrastes harmonieux. En plein milieu du film, l’écran passe d’abord en noir et blanc. Ensuite, étrangement, il semble se réduire jusqu’à devenir trop petit pour que les actions soient bien discernables. Puis le volume sonore diminue jusqu’à devenir inaudible. Les acteurs semblent ouvrir et fermer la bouche sans faire sens, vous n’arrivez plus à suivre l’histoire ; vous commencez à vous déconcentrer et à vous laisser distraire par les bruits du voisin qui mange ses popcorns. La perspective, la résonance et l’impact sur vous ont complètement changé. Pourtant, le contenu du film en lui-même n’a pas été modifié.

Nous avons tous la même idée (ou presque) d’un même concept. En revanche, nous allons pouvoir en modifier sa structure pour nous l’approprier chacun à notre manière afin de le rendre extraordinaire pour nous. C’est en effet en modifiant ces sous-modalités que la transe hypnotique va s’approfondir.

Exemples de sous-modalités

Pour es trois modalités principales (VAK), nous allons chercher à en définir toutes les caractéristiques possibles qui pourront ensuite être modifiées.

Quand nous changeons des sous-modalités dans nos métaphores, nous changeons leur sens, ce qui aura pour effet une modification plus en profondeur de la réalité ordinaire.

Pour mieux vous en rendre compte, je vous propose un petit exercice. Pour cela, prenez une image quelconque dans votre tête, conceptuelle au départ, qui n’a pas du tout besoin d’être drôle. Et transformez chaque sous-modalité jusqu’à obtenir une image totalement loufoque qui vous fasse rire. Changez la couleur, la forme, la taille, animez le tout, modifiez les rythmes des sons, la tonalité, la température, le poids et enfin changez les goûts et les odeurs. Amusez-vous jusqu’à déclencher en vous un joli sourire, puis pourquoi pas un rire.