Un week-end hypnotique… (2/2)

C’est avec regret que je vous annonce que je n’ai pas pu récupérer de vidéos d’hypnose de rue parmi toutes celles tournées ce jour là. En effet, à chaque fois que je voyais quelqu’un filmer, j’ai laissé ma carte, le lien vers mon site web, mais personne ne m’a recontacté depuis.

L’hypnose à la chaîne

C’est en ce lundi ensoleillé que nous avons hypnotisé le plus de personnes. Toujours armés de nos deux pancartes, c’est pas moins de vingt personnes qui se sont succédées entre nos mains pour vivre une belle expérience hypnotique. Et parmi tous ces volontaires, de nombreux somnambulistes pour notre plus grand plaisir.

Cassandre et Marilou, les inséparables somnambulistes

Pendant que Robin s’occupait de notre premier volontaire de la journée, Cassandre et Marilou m’ont rejoint. J’ai déjà évoqué Cassandre, qui était venue la veille et qui avait vraiment apprécié l’expérience. A tel point qu’elle est revenue le lendemain, cette fois accompagnée d’une autre amie qui désirait tenter l’expérience à son tour. Marilou de son prénom. Enfin, au début en tout cas. Il a changé après.

Marilou est le genre de personnes que tout hypnotiseur rêve de rencontrer sur sa route, ne serait-ce que pour le plaisir de l’hypnotiser, et lui faire vivre les plus belles expériences. Suggérer un oubli de prénom est déjà sensationnel pour beaucoup, mais réaliser un rêve, c’est encore plus gratifiant. Inévitablement, cela provoque en moi un boost énorme de motivation que j’engrange volontiers et qui me pousse à continuer cette aventure passionnante.

Après la routine classique que vous connaissez bien maintenant, nous sommes très vite passés aux hallucinations. Trop facile. Au hasard d’une conversation, elle me dit qu’elle déteste le Coca, mais en revanche qu’elle boirait bien une cannette d’Oasis, sa boisson préférée. Je lui suggère donc que la canette de Coca de Cassandre se transforme instantanément en canette d’Oasis. Elle s’est jetée dessus et l’a bu en une gorgée. Pauvre Cassandre, elle ne s’y attendait pas je crois ! J’ai suggéré de manière très indirecte à son inconscient que le Coca, c’était plutôt bon finalement. Cassandre ou Marilou si vous passez par là, je serais curieux de savoir si cela a fonctionné, et si oui dans quelle mesure. Marilou peut-elle boire du Coca aujourd’hui ?!

Quand je lui ai demandé ensuite « quel est ton plus grand rêve ? Quelque chose d’irréalisable, d’énorme« , elle m’a répondu que c’était d’être totalement invisible et de pouvoir faire ce qu’elle veut, à qui elle veut. Dans l’état hypnotique vraiment très profond dans lequel elle baignait, toutes les suggestions – positive -, quelque soit leur complexité, auraient fonctionné. J’insiste sur le mot « suggestion positive ». Il serait tentant de penser que dans cet état, tout devient possible, y compris la possibilité de manipuler ou contrôler l’esprit des gens. C’est faux !
J’en reparlerais très prochainement, parce que c’est souvent la raison pour laquelle les gens apprennent l’hypnose. Ils pensent qu’avec beaucoup d’entraînement, ils pourront contrôler les gens et leur faire faire ce qu’ils veulent. Croyez-moi, si vous êtes de ceux là, vous allez vite déchanter 😉

La force de Marilou, c’est sa capacité à se laisser aller, a vivre l’expérience pleinement. Elle a vécu son invisibilité comme si la situation était réelle, et elle s’amusait à toucher les gens autour, presque apeurée de pouvoir être vue. Un grand merci à tous ceux qui ont joué le jeu en faisant exprès de ne pas la voir, c’était un moment mémorable. Désolé pour la cigarette de Cassandre qui en a fait les frais et a terminé sa route dans la Garonne.

Les sceptiques

C’est une catégorie de personnes que j’apprécie particulièrement dans l’hypnose de rue. J’aime le contact humain, je prends toujours le temps d’expliquer aux gens ce qu’est vraiment l’hypnose, en les faisant rentrer dans l’expérience petit à petit. A chaque fois qu’un sceptique accepte finalement de jouer le jeu et de se laisser hypnotiser, c’est une victoire pour moi. J’aime ce challenge qu’ils m’offrent de casser des années de clichés et préjugés. Savoir leur donner envie de goûter l’inconnu en quelques secondes seulement. Titiller leur curiosité, jusqu’au moment où leur inconscient les supplie de se laisser hypnotiser et qu’ils n’y résistent plus.

Malheureusement, très souvent, lorsque je leur fait ouvrir les yeux après l’amnésie du prénom ou d’un chiffre, c’en est trop pour eux. Ils me tiennent tous le même discours :

– « c’est chaud ce qu’il vient de m’arriver là… J’ai besoin de me remettre les idées en place, j’comprends pas tout en fait… J’préfère arrêter là pour l’instant. On reprendra peut-être après si tu veux ».

J’ai dû entendre cette phrase cinq ou six fois au moins ce jour-là !

Les curieux et méfiants à la fois

Il y a aussi ceux qui sont attirés par l’hypnose, mais en ont trop peur pour se laisser aller. Ils s’arrêtent pour regarder, et lorsqu’on leur demande une première fois s’ils se veulent essayer, ils répondent par la négative. Pourtant, ils restent, observent, sont attentifs, décrochent des « wow ! » à la moindre induction instantanée. Et petit à petit, on sent l’envie monter en eux, jusqu’au moment fatidique où enfin ils acceptent de se porter volontaires. Et là, il suffit d’un claquement de doigt accompagné d’un « dors ! » autoritaire pour que la magie opère. Ils se sont auto-conditionnés, et on a plus rien d’autre à faire que de passer à la récolte.

J’ai eu deux ou trois personnes ce jour là que je mettrais dans cette catégorie, dont une qui s’est avérée être un très très bon sujet au final. A tel point que lorsque je l’ai réveillé la première fois, j’ai été je crois un peu vite et il ne se souvenait absolument plus de rien. Il avait le regard fixe, le corps sans mouvement. Lorsque j’ai tendu ma main pour le remercier et lui dire au revoir, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Il était littéralement STONE. Son ami qui l’accompagne lui demande alors « On rentre ? » et lui de répondre « Mais t’es qui toi ? ». Ni une ni deux je lui fais refermer les yeux, et en l’accompagnant de suggestions positives lui fais un réveil plus long pour qu’il se sente vraiment en pleine forme . Et lorsqu’il a ouvert les yeux, c’était comme s’il revenait à la vie. Je comprends pourquoi les gens associent souvent cet état de zombie à l’hypnose à cause des spectacles qu’ils voient… C’était assez troublant, même pour moi qui suis habitué à ce genre de réactions !

Les personnes déjà hypnotisées

Une jeune demoiselle se présente tout sourire en me disant qu’elle a déjà été hypnotisée, mais que ça n’avait pas super bien marché la première fois. Amusé, je lui fais, complètement à froid, une induction instantanée : arm pull induction. En dix secondes, elle avait les pieds collés au sol et son prénom évaporé. A qui le tour ?!? (En référence à un ami hypnotiseur que vous pouvez suivre ici)

Le mot de la fin

Merci à Robin pour ce superbe week-end !
Et vous pouvez le huer bien fort parce que j’espérais qu’il écrive avec moi une partie de cet article et il s’est finalement défilé derrière des excuses inimaginables !